Depuis le 21 décembre 2012 et l'application d'un arrêt de la Cour de Justice Européenne (CJUE du 1.3.11, n°C 236/09), les sociétés d'assurance ne doivent plus prendre en considération le sexe pour calculer les primes des contrats d’assurance auto. Avant cette date, de nombreux assureurs proposaient pourtant des avantages financiers et des tarifs préférentiels aux femmes conductrices. Par exemple : une réduction sur le montant de la prime annuelle ou une franchise moins élevée. Les baisses accordées pouvaient représenter jusqu'à 20 % du montant de la prime annuelle.
Les conductrices continuent à l'heure actuelle de provoquer beaucoup moins d'accidents que les conducteurs. Le bilan 2019 de la sécurité routière est parfaitement clair sur ce point : il y a trois fois plus d'hommes décédés sur la route que de femmes. C'est encore plus vrai sur les classes d'âge intermédiaires : entre 25 et 34 ans, 87 % des personnes tuées sont des hommes.
Autres chiffres révélateurs : alors que les hommes tués sont à 79 % des conducteurs, à 9 % des passagers et à 12 % des piétons, les femmes tuées sont à 43 % des conductrices, à 31 % des passagères et à 26 % des piétonnes !
Enfin, dernières statistiques accablantes sur les différences de conduite entre sexe féminin et masculin : il y a seulement 16 % d'autrices présumées d’accidents mortels et 9 % de conductrices alcoolisées impliquées dans un accident mortel.
Si les sociétés d'assurance ne peuvent plus faire du sexe un critère spécifique de calcul d'une prime, les femmes conductrices bénéficient tout de même généralement de tarifs inférieurs aux hommes. Car les assureurs peuvent s'appuyer sur d'autres éléments.
Ainsi, les femmes étant moins responsables d'accidents, elles sont plus nombreuses à bénéficier de la baisse tarifaire générée par l'application incrémentale du bonus annuel de 5 % et par la prise en compte d'antécédents beaucoup plus favorables. D'autre part, les conductrices roulent généralement moins que les conducteurs et profitent, à ce titre, des tarifs préférentiels destinés aux "petits rouleurs". Enfin, l'usage de véhicules moins puissants permet également de faire diminuer les cotisations.
Les assureurs auto établissent leurs tarifs à l'aide de très nombreux critères, parmi lesquels on retrouve les caractéristiques du véhicule, les antécédents des conducteurs déclarés, l'usage du véhicule (nombre de kilomètres parcourus, lieux de stationnement, usage quotidien...), la situation familiale, la présence d'enfants mineurs ou encore la profession des assuré(e)s. Ce dernier critère est un bon exemple de critère permettant aux assureurs de contourner la décision européenne de 2012. En effet, certaines professions sont plus féminisées que d'autres (ex : infirmière, pédicure-podologue, hôtesse d'accueil, assistante maternelle...), permettant aux sociétés d'assurance de leur appliquer un bonus tarifaire.
Pour une conductrice, il est donc particulièrement conseillé de faire jouer la concurrence au moment du choix de son assurance auto. Car les politiques tarifaires peuvent être très différentes selon les assureurs : certains continuent, de façon détournée, de privilégier les femmes en matière d'assurance auto.
Comparer un maximum de devis est donc fondamental pour bénéficier des meilleurs prix. Cela est encore plus essentiel pour les jeunes conductrices qui sont particulièrement intéressantes pour les sociétés d'assurance : les risques de sinistres graves sont nettement diminués et il est possible de fidéliser cette clientèle pour de nombreuses années.
Il existe trois principaux types d'entreprise d'assurance chez qui vous pouvez souscrire un contrat automobile : les mutuelles d'assurance (MAAF, Macif, MAIF, Groupama...), qui assurent elles-mêmes les garanties et proposent généralement de très bons rapports qualité / prix ; les compagnies d'assurance (Axa, Allianz, Crédit Mutuel, Pacifica...), qui assurent aussi les garanties mais dont les contrats ne sont pas toujours de même qualité ; les courtiers d'assurance généralistes (Assu 2000, Leocare, L'Olivier...) ou indépendants, qui ne sont que des intermédiaires mais peuvent proposer des contrats adaptés à certains profils spécifiques.
Pour souscrire un contrat d'assurance automobile, une conductrice devra fournir son permis de conduire, un relevé d'information (ou plusieurs si la conductrice a été assurée dans plusieurs sociétés au cours des cinq dernières années), la carte grise du véhicule à assurer, éventuellement des documents spécifiques liés à un risque aggravé (condamnation...), enfin un moyen de paiement valide.
Registre des intermédiaires en assurance (courtiers, agents) : pratique pour vérifier l'habilitation d'un courtier.
En cas de litige avec votre assureur actuel : pour une résolution à l'amiable du différend.